Le 2 février, une fête immémoriale

Nous sommes aujourd’hui le 2 février, et peut-être êtes-vous en train de fêter la « Présentation de Jésus au Temple » si vous êtes chrétien, ou alors de manger beaucoup de crêpes si vous êtes gourmand. Mais saviez-vous que ce jour est également lié à d’anciennes croyances païennes et que certaines d’entre elles concernent les ours ?

L'ours, symbole de renaissance

Dans les temps anciens et dans la plupart des régions du monde où vivaient des ours, cet animal était très craint et respecté par les humains. Animal le plus fort connu, il pouvait être considéré comme le roi de la forêt. À ce titre, il occupait souvent une place importante dans les célébrations et les rituels traditionnels.

Fin janvier ou début février, la plupart des anciennes cultures européennes célébraient la fin de l’hiver et le retour de la lumière par divers rituels (la Festa Candelarum romaine, l’Imbolc celte, etc.). L’ours, en raison de son sommeil hivernal, était considéré comme un symbole de renaissance et du cycle des saisons. Dans diverses cultures, une fête très importante était liée à un moment important de la vie de l’animal : lorsque l’ours se réveillait et sortait de sa tanière pour voir si l’hiver était terminé. Il était alors censé observer le ciel, les nuages, le vent et prendre une décision concernant son hivernage. Si le ciel était clair et si le soleil brillait, cela signifiait que l’hiver n’était pas terminé et l’ours retournait dans sa tanière pour dormir 40 jours de plus. Mais si le ciel était nuageux, ou s’il pleuvait ou neigeait, cela signifiait que la fin de l’hiver était proche et l’ours ne revenait pas dormir mais commençait à chercher de la nourriture, dans l’attente des jours meilleurs.

Dans de nombreuses régions d’Europe, on pensait que cet événement majeur se produisait en moyenne 40 jours après le solstice d’hiver, vers la fin du mois de janvier ou le début du mois de février, et de nombreuses célébrations avaient lieu le 2 ou le 3 février, et même parfois pendant plusieurs jours. Pendant cette période, les célébrations commémoraient la sortie de l’ours avec des chants, des danses, des jeux et des mascarades d’ours. Par exemple, les hommes portaient des costumes d’ours et faisaient semblant de kidnapper des jeunes femmes pour les emmener dans leur tanière, comme dans les histoires racontées dans de nombreuses légendes.

L'appropriation chrétienne

Très vite, l’Église a tenté de christianiser cette date à laquelle les rituels païens étaient très ancrés, transgressifs et parfois violents. Elle a donc mis en place plusieurs célébrations pour mettre fin aux cultes païens, liés ou non aux ours. On retrouve donc la « Présentation de Jésus au Temple » et la « Purification de la Vierge », mais aussi la « Chandeleur », la fête romaine des bougies qui a été christianisée.

Les célébrations païennes de l’ours ont été remplacées par des événements chrétiens, mais des souvenirs des anciennes croyances ont survécu pendant des siècles. Ainsi, les gens ont mélangé leurs anciennes cultures et croyances avec les nouvelles. Par exemple, en France, du XIIe au XVIIIe siècle, le 2 février était souvent appelé « Chandelours » au lieu de « Chandeleur ». Ainsi, les souvenirs des anciens cultes païens à la lumière et/ou à l’ours survivaient à travers une cérémonie chrétienne. Et aujourd’hui encore, certains villages commémorent les anciennes traditions et les anciens rituels chaque année en février, lors des fêtes de l’ours.

Ailleurs dans le monde

En Amérique du Nord, la fête de la Chandeleur a été remplacée par le « Groundhog Day » (fête de la marmotte). Dans une tradition très proche des croyances liées aux ours, les gens croient que ce jour-là, les marmottes sortent de leur tanière pour voir si l’hiver est terminé. Si le temps est clair et sans nuages, l’animal se rendort 😉 .

Mythe ou réalité, peu importe : ce soir, nous mangeons des crèpes !

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